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— 78 A l'exaltation triomphante des arts religieux d'Italie, aux représentations sans naturel, ascétiques ou terrifiantes du Moyen-Age, l'artiste préfère la mansuétude divine qui console les souffrances humaines. Les images saintes du sculpteur danois ont innové dans la statuairè le charme des douces madones de Raphaël, en transfigurant chrétien­ nement les superbes modèles que chérissait le maître d’Urbino. Admirateur des mosaïques grandioses que les Byzantins exécutèrent à Rome, le sculpteur .danois s'ef­ força d’en reproduire la majesté simple, en lignes plus correctes et moins rigides. Un sentiment profond,‘calme, une foi charitable, distinguent les bas-reliefs du Christ en face des disciples d'Emmaüs, du St-Pierre recevant les clefs mystiques. Thorvaldsen a su condenser toutes les qualités éminentes dont il était doué, dans ces représen- t tâtions évangéliques ; de même qu’il leur consacrait son travail le plus assidu. A la frise pompeuse du Quirinal, on peut comparer sans crainte l'entrée de Jésus dans Jérusalem^ la marche au Calvaire. Les médaillons de * l'Aurore et de la Nuit, ne peuvent faire oublier le groupe. suave des anges fêtant le Noël. Hébé et Ganymèdë semblent des essais auprès de la figure agenouillée de l’ange portant la vasque du Baptême. L'élégance de ces images sacrées s'entoure d’une auréole radieuse, évoquée par une foi sincère. L’artiste lui-même se révèle en ces œuvres qui, selon l’expression du poète, le ressuscitent sans cesse aux yeux de la postérité.

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