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— 58 — quelle s'associe la solennité d'un site grave et mystérieux. Dans cette retraite pittoresque, reportant la pensée aux clairières qui servaient de temple aux anciens Helvètes, au pied dés montagnes altières que couronnent des neiges éternelles et immaculéés, Thorvaldsen jugea l'homme trop petit pour exprimer le devoûment et le devoir. Le géant paraîtrait mesquin en face des Alpes. L’artiste choisit le symbole traditionnel de la valeur : il modela, avec une rare énergie, le robuste fauve des déserts du Saharah et des gorges abruptes de l'Atlas. Un jeune artiste de Con­ stance,'Ahorn, exécuta le projet original du sculpteur, danois. Sur le flanc d’une colline descendant à pic, mirant dans les eaux d’un petit lac des arbres qui l’ombragent et la longue traînée de plantes grimpantes qui la frangent, un lion colossal expire sans se débattre ni mugir. Mor­ tellement frappé d’une flèche acérée, il couvre encore, de son corps énorme, l'écusson d'azur, aux trois fleurs de lys. L'émotion poignante que fait naître cet imposant mau­ solée, taillé dans le roc même, le .calme imposant qui l'environne, expriment dignement la résignation vaillante des fidèles défenseurs, tombés victimes du devoir; les regrets douloureux de la patrie, qui déplora la perte d’héroïques champions, martyrs glorieux des traditions séculaires de fidélité et de loyauté. - A Mayence, dans la cité des évêques du pays du Mein, entre la cathédrale romane et le Rhin, majestueux aux rives crénelées de ruines historiques et de burgs légen

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