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stridente comme le gémissement des autans balayant la neige, ou le cor légendaire des fantômes germaniques. Mais aux bords de la Baltique, devant les eaux argentées sur lesquelles brille un soleil paisible, là où le hêtre dresse sa ramee opulente, où l'horizon s'empourpre, de lueurs rutilantes, le rêve remonte vers l'idéal; l’artiste sent son âme s'épanouir aux récits tendres et poétiques qui peignent les blondes Elfes et les bienfaisantes fées du foyer. . Élève des Grecs, auxquels il demandait la vérité harmo­ nieuse des lignes; acclimaté en Italie, où il trouvait à chaque pas des sources vivaces d’inspiration ; Thorvaldsen- est toujours resté Scandinave : tant par le caractère idéal et tendre de son œuvre, la morbidezze suave de tant de créations, que par la [cordiale bienveillance et l'aménité' affable qui le firent aimer de tous ceux qui l'approchèrent. Le caractère de religieuse mélancolie que Michel-Ange a su donner au guerrier du tombeau des Médicis, le célèbre » pensiero » des Florentins, n'avait même jamais élé soup­ çonné par le statuaire antique : Thorvaldsen en fît l’élé­ ment constant de ces figures idéales. ' Bacchus ne s'élance plus en gambadant pour guider la folle farandole des Satyres et des, Ménades : calme et 1 affable, il semble apporter à l'homme des champs les bienfaits de l'agriculture et le doux repos gagné par la journée de travail. Apollon, Ganymède, respirent l'aspira­ tion aux régions célestes ; ainsi que la Mignon, chantée