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des travaux ingrats et modestes, dont le produit servait à ses études, Thorvaldsen avait cherché à tirer profit, de toutes manières, de son habileté artistique. A défaut de commandes de sculpture, il employait de son mieux le temps qu'il ne consacrait point à copier les œuvres antiques.1Il s'associa à un peintre paysagiste, dont il étoffait les tableaux de personnages groupés avec goût, peints avec talent. Ainsi se prouvait une fois de plus l'alliance intime de toutes les branches des beaux-arts : quoique .cherchant des voies différentes pour atteindre l’idéal, elles s’entr’aident et s'éclairent dans la contem­ plation du même but. Dans chacun de ces sentiers ardus et rocailleux, les efforts résolus élèvent rapidement l'in­ telligence. Le travailleur, doué d'une vocation sérieuse, peut pénétrer dans une nouvelle arène : il réalise bientôt les succès auxquels lui donne droit son persistant labeur. Le polythéisme poétique qu'incarnèrent les artistes grecs, décrit les neuf, filles d'Apollon étroitement unies ; la radieuse théorie des Muses, que Thorvaldsen nous représentera bientôt sur la cime sacrée de l’Hélicon, ne rompt jamais la chaîne des mains enlacées lorsqu'elle gravit les pentes fleuries du Parnasse. Espérant plus en son art qu'en ces travaux accidentels, le sculpteur danois cherchait courageusement à se suffire à lui-même. Il avait essayé de modeler une statue dont la l vente âurait pu lui procurer les moyens de prolonger son séjour. Assidu à ce travail, plusieurs fois il en avait repris

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