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— 23 n'était que celle de notre fondation Darchis), on passait une folle journée au sein de la belle nature, on s'ébattait sans souci, pour se remettre le lendemain au travail. (Jne dernière épreuve attendait Thorvaldsen. Sa vie d'efforts allait se terminer pour inaugurer une période heureuse de glorieux succès; comme si le sort, après avoir épuré, au creuset du travail et de pénibles préoccupations, une âme puissamment trempée, consentait enfin à écarter toute pensée énervante de cette noble existence vouée au travail et à l'art. Bien que le gouvernement danois, récompensant l'appli­ cation de Bertel, eut prolongé, jusqu'à la dernière limite légale, la durée du subside académique dont le jeune artiste jouissait à Rome ; cette pension vaillamment conquise cessait, en 1803, d'être due au lauréat. Il fallait quitter l'Italie'où le sculpteur avait trouvé une patrie nouvelle, non qu'il oubliât ses chères rives de la Baltique, mais heureux de résider au milieu des éléments de son labeur. Se séparer de l’Apollon du Belvédère, du Jupiter Capitolin, du torse que Michel-Ange, devenu aveugle, étudiait encore de ses mains frémissantes"; s'en aller loin de ce peuple aux attitudes pittoresques, au type accentué; partir enfin avant d'avoir épuisé le profit artistique d'un séjour sur la terre sacrée des beaux-arts,; c'était une cruelle nécessité dont la pensée déchirait le cœur du statuaire. Habitué déjà à lutter contre la pauvreté, résolu au travail, sentant assez sa force pour ne point répudier

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