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12 Plus haut nous avons vu Jardin en opposition au style rococo d’Anthon, maintenant nous allons le voir s’écarter du néoclassicisme de Laugier. Il réfute longuement ses critiques anonymes dans un traité qui est heureusement conservé en original (15). Ce manuscrit a droit au plus grand intérêt de la part de tous ceux qui s’occupent de l’artiste français et de ses travaux. Il constitue un commentaire abondant, aidant à la compréhension de ses premiers projets, tant débattus, il indique les sources dont il s’est inspiré, défend leur ap* port artistique et fournit des renseignements précieux sur sa manière d’envisager l’architecture religieuse en général. Il se révèle comme l’antagoniste absolu des prétentions bornées et doctrinaires de Laugier et se manifeste dans sa polémique ainsi que dans ses derniers travaux (le palais de Bernstorff, la caserne de Solvgade, le pavillon situé der* rière le palais de Christian VII) comme étant profondément enraciné dans les traditions françaises de la première partie du siècle, plus qu’on n’aurait pu le croire, à en juger des projets d’église en ques* tion. Par la même occasion, nous faisons la connaissance d’un homme très versé dans la science de la discussion, adroit, élégant et douce* ment ironique. Nous possédons, en outre, les propres observations de Jardin sur son troisième projet que l’on n’a pas encore réussi à identifier (document N ° 6). Weilbach renvoie le projet à la planche XXI de l’ouvrage de Meldahl, mais son avis ne nous paraît pas bien motivé. Ce dessin révèle une ressemblance si frappante avec le projet B de Gabriel, tant pour l’ensemble que pour les détails, qu’il n’est guère possible qu’il provienne de Jardin. Il est fort probable que ce soit la copie d’un dessin du projet A de Gabriel qui nous est in* connu.

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