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RÉSUMÉ EN FRANÇAIS Depu is longtemps, l ’histoire des confréries m éd iévales — dites g h i l d e s — fu t l’ob jet des recher­ ches m inu tieu ses de la part de certains savan ts très notables, à l’étranger comm e aux p ay s Scandinaves. Il v a de soi que nous ne serons pas obligés d ’énumérer les ouvrages nombreux, dans lesquels on a essayé de résoudre tou s les problèmes comp lexes qui dépenden t de ces corporations, m oitié religieuses, m oitié sociales. Au Danemark, les ghildes on t joué un rôle bien im portan t ju squ ’à la réform ation luthérienne qui bou leversa ta n t et plus, notamm en t au poin t de v u e h istorique. — Il est dans la donnée de la chose que les figurations qui se m an ifesten t sur les sceaux de ce tte éd ition on t été choisies pour représenter — principalem en t — le sain t patron de la corporation en question. Pu is, on v o it D ieu le Père, entouré de quelques Sain ts qui l’adorent (tab le 1 a), le Christ en croix (tab le 1 b), la Trinité m êm e (tab le 10 c & d). La représentation la plus fréquente sur nos sceaux, celle de Sain t K anu t, assis sur son trône, souven t d ’un m odèle très pauvre, ce vrai ty p e de m ajesté, ne diffère pas grand’-chose de tou s ceux qu ’on conna it si bien des sceaux royaux de partou t. Mais, qui est ce personnage? En effet, on en a deux chez nous. D ’abord, le roi K anu t, assassiné d evan t le m aître-au tel de l’église à Odense — en F ion ie — au mois de ju ille t 1086, puis canonisé en l’an de grâce 1101, et ensu ite le duc «Knud Lavard», neveu du roi, à son tour tué, en 1131, au bois de H araldsted près de R ingsted , v ille sélandaise, e t adm is dans la légion des Saints tren te-hu it ans plus tard. En tre parenthèses, il fau t ajouter que le duc fu t nommé «roi des Obotrites» par Lothar, roi allemand. — Sans aucun doute, on a m êlé les deux personnes dans la su ite des tem ps. Le duc est seu lem en t bien reconnaissable sur le sceau équestre de sa confrérie de Slesvig, c ette fois-ci la lance à pennon des grands feudataires à la main (figure 1). L ’a lternative K a n u t u s rex — K a n u t u s du x a occupé plus qu ’un auteur érudit. Une étude sur ce problème exigérait trop de place ici; plus tard, nous parlerons un peu de c ette question . D e prime abord, c ’est la figuration du roi assis qui s’impose. L ’im age — proprement dit — ne nous racon te rien; inu tile d ’ajouter qu ’une ressemblance réelle est to u t à fa it hors de cause. Les graveurs on t dessiné les v êtem en ts du prince d ’une manière peu signifiante; tou tefois, nous signalons deux sceaux (tab les 4 a et 8 a) qui fon t voir d ’in téressan ts détails. La couronne, le sceptre, e t le globe crucifère, sym boles du pouvoir, vo ici trois pièces d’une certaine importance. — Un auteur français — A d a l b e r t d e B e a u m o n t — a publié, il y a plus de quatre-vingt d ix ans, un ouvrage excellen t: Recherches sur l’origine du B lason et en particulier sur la fleur de lis (Paris 1853, in 8vo). Il nous semble que les héral- distes on t ignoré ce travail, vraim en t d ’un in térêt extraordinaire. On parle et — sûrem ent — on parlera toujours du lis «héraldique» ou du lis «français». B ien entendu, c ette figure restera à jam ais célèbre comm e l’emblème glorieux et vénérable des Bourbons. Néanm oins, elle peu t compter des ancêtres beau­ coup plus loin tains. «Cette fleur, que nous nommons fleur de lis» — nous dit B eaum on t — » est le sym bole de fécond ité et de royau té dans l’É g y p te ancienne; c ’est aussi la p lan te sacrée, l’arbre de v ie adopté avec le m êm e sens symbolique par les Assyriens et les Perses, d ’où elle passa à Byzance, ainsi que dans l’art persan et arabe don t elle fu t le ty p e d’ornem entation, pour arriver enfin dans les contrées de l’A lle­ m agne voisines de l ’Orient, en m ême tem ps que chez les V én itiens et les Lombardes, les E spagnols et les Français, e t toujours sous c ette forme sign ificative d ’ornement de sceptres et de couronnes, d ’attribu ts de royauté.« L ’auteur approuve, sans réserve, l’exp lication d ’un savan t du 18me siècle1) qui a souligné *) Bullet: Dissertations sur différents sujets de l’Histoire de France, Besançon 1759, in 8vo. 37

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