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I , débris des plus beaux jours de la statuaire, mais en s’ouvrant de nouvelles sources d’inspiration, en épurant son style. Les maîtres aiment toujours à connaître les tra­ ditions qu’ils continuent, se plaisent à rapprocher leurs travaux d’anciens modèles, à: déduire de cet examen les lois rationnelles de l’esthétique. Michel-Ange, restaurant les statues antiques auxquelles la Renaissance dressait de nobles piédestaux dans les musées au lieu des anciens autels dans les temples, contrôlait sa science anatomique. \ i Quand la découverte d’un important fragment de l’Hercule Earnèse, qu’on avait d’abprd désespéré de trouver, prouva à de la Porte qu’il avait deviné exactement l’œuvre de l’an­ tique sculpteur Glycon, il se sentit plus certain de sa force. Thorvaldsen éprouva la- même satisfaction lorsque le prince de Bavière, qui souvent le faisait consulter pour ses acquisitions archéologiques) lui confia les célèbres marbres d’Egine, que l’antiquaire danois Bronsted et l’Anglais Cokerell venaient de retrouver,.et qu’on avait transportés à Rome. Malgré les lacunes importantes que présentaient ces statues, vieilles de vingt-quatre siècles, Thorvaldsen les rendit à leur jeunesse. Si la teinte du marbre neuf n’avait quelque peu changé ; en regardant l’antique fronton dans la Glyptothèque de Munich, nous aurions aisément imité ce cardinal qui demandait à Thorvaldsen de lui désigner les appliques modernes, et auquel l’artiste répondait en souriant : « cherchez, j’ai oublié d’y faire des marques et moi-même je ne les retrouve plus. »

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