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viteur de tous. De là ces images innombrables où le sculp­ teur, cherchant en vain une expression qui idéaliserait les traits,échoue complètement lorsqu’il ne s’astrèint point à ac­ cuser nettement la ressemblance.Thorvaldsen était trop sin­ cère pour sombrer sur cet écueil:ses nombreux portraits gar­ dent une image fidèle et sont des modèles de convenance artistique. L'auteur de tant de statues grandioses a même sculpté deç figures modernes: le berger, l'enfant, etc., d'un naturel expressif et d'une touchante simplicité. Sa jeune danseuse exprime une joie franche, sans glisser dans le réa­ lisme trivial d'une ronde échevelée, telle que là sculptait naguère un artiste plus souoieux des applaudissements bruyants, ou du moins des jugements divers de la foule, ordinairement peu sensible aux beautés sévères de la statuaire. Ensuivant date par date l'œuvre de Thorvaldsen, on reconnaît les impressions vivaces qui émouvaient tour à tour cette âme ardente. Cédant volontiers à l'inspiration soudaine, il se garait sévèrement contre tout courant pas­ sager venu du dehors. Comme les maîtres anciens, il fai­ sait de l'art un enseignement moral et patriotique ; sans l’entraîner au-delà de la vérité plastique et sans égarer son talent à chercher une leçon doctorale, ou.un prêche impossible à traduire e n ,marbre. Un thème noble, dans une forme parfaite, composait tout son programme. Dans son œuvre si éloquente, la nature garde toujours ses droits; l'expression reste si’vraie qu'on ne sent jamais la rechérohe