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LES CURIOSITÉS DE COPENHAGUE.
dait avec son propre naturel. Et ce naturel était nordique, ou plutôt particulièrement danois, avec un penchant à ne point se passionner, à prendre la vie avec un calme contemplatif de façon à ne pas perdre trop son équilibre intellectuel. Grâce à son naturel pacifique, sa manière de voir les hommes et les dieux était douce et bonne enfant, et souvent un bon sou rire passait de son âme dans son art surtout lorsqu’il s’occupait
du dieu amour et de ses caprices. On peut presque dire qu’il ne représentait exclusivement que ce qui était pur, bon, heu reux; il préférait se détourner de la douleur, du malheur des grandes peines et des puissan tes passions. Il a représenté des idées telles que »la nuit« et »la mort« comme de belles fem mes pleines d'un doux calme, et dans ses beaux reliefs funéraires, le Chagrin représente plutôt la douce mélancolie que le déses
PORTRAIT DE THORVALDSEN, PEINT PAR ECKERSBERQ
poir. Pour lui, la beauté qui est digne d’être représentée ne s’ac corde bien qu’avec la jeunesse que remplit le bonheur de la vie, ou avec la virilité consciente de sa force et de sa propre valeur. Après »Jason«, on peut citer parmi ses œuvres principales: »Hébé« (1806); »Adonis« (1808); le grand basrelief »Entrée d’Alexandre à Babylone« (1812) qu'il exécuta, on peut presque dire improvisa, en 3 mois pour une salle du Quirinal à l'occa sion de la visite probable de Napoléon à Rome; les deux re liefs si connus de tout le monde »la Nuit« et »le Jour« (1815); »Ganymèdes et l’aigle dejupiter«, »Vénus« (1816); le »pâtre« et »l’Espérance« (1817); «Mercure, tueur d’Argus« (1818). L’année suivante il fit une visite dans sa patrie, et sa célé brité était déjà si grande que, partout où il se montrait, il était l’objet de chaleureuses ovations.
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